CAA Paris n° 13PA01212 M. A du 17 juin 2014 (délai convocation conseil de discipline)
Dans une affaire, la CAP du centre d'action sociale de la Ville de Paris siège une première fois le 1er octobre 2010 et se prononce à l'unanimité contre l'exclusion d'un fonctionnaire pour 2 ans, dont 6 mois avec sursis. La directrice générale, observant que le délai de convocation de 15 jours n'a pas été respecté, demande la convocation d'un nouveau conseil de discipline qui, s'il reconnaît la nécessité d'une sanction, ne parvient pas à dégager une majorité, un partage égal des voix s'effectuant entre la révocation et l'exclusion. L'agent fait valoir que la méconnaissance de 15 jours ne l’a pas empêché d'organiser sa défense, ni de citer des témoins et qu’il n'a pas été privé d'une garantie. Cette méconnaissance n'ayant pas non plus influé sur le sens de l’avis rendu, la cour voit dans la nouvelle convocation du conseil de discipline une manœuvre pour aggraver la sanction initiale.
En cassation, le Conseil d'État rappelle, comme la cour l’avait déjà fait, qu'aucun texte ni principe général n'interdit de saisir à nouveau un conseil de discipline qui s’est déjà prononcé sur le principe d’une sanction et, le cas échéant, sur son niveau, et de lui demander d'émettre un nouvel avis se substituant au premier, si la nouvelle saisine ne révèle pas un détournement de procédure. En revanche, le délai de 15 jours entre la présentation de la lettre de convocation devant le conseil de discipline et sa réunion constitue une formalité substantielle dont la méconnaissance vicie la procédure disciplinaire en privant le fonctionnaire d'une garantie. Dans une telle hypothèse, l'autorité administrative est tenue, si elle poursuit la procédure, de convoquer une nouvelle réunion du conseil de discipline pour recueillir son avis dans des conditions régulières.
À retenir : la cour ne pouvait pas refuser de sanctionner la méconnaissance du délai après examen des effets de la méconnaissance sur les garanties de l'agent ou le sens de l’avis, sans commettre d'erreur de droit.
CAA Paris n° 13PA01212 M. A du 17 juin 2014.
CE n° 383718 M. A du 14 octobre 2015.
Pierre-Yves Blanchard le 19 juillet 2016 - n°1500 de La Lettre de l'Employeur Territorial
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