CAA Bordeaux n° 15BX04176 M. D du 18 décembre 2017 (suspension et droit aux primes)
En cas de faute grave, qu'il s'agisse d'un manquement à ses obligations ou d’une infraction de droit commun, l’employeur peut le suspendre s’il saisit sans délai le conseil de discipline. Le fonctionnaire conserve son traitement, l'indemnité de résidence et le supplément familial de traitement. Sa situation doit être définitivement réglée dans les 4 mois. S'il fait l'objet de poursuites pénales et n'est pas rétabli dans ses fonctions, affecté ou détaché provisoirement dans un autre emploi, il peut subir une retenue, au plus égale à la moitié de sa rémunération (articles 20 et 30 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983).
Dans une affaire, le maire suspend le directeur général des affaires culturelles le 29 janvier 2007, mis en examen pour abus de faiblesse et associations de malfaiteurs, avant de mettre fin à son détachement le 1er février 2008. Relaxé en septembre 2012, l’intéressé réclame des éléments salariaux dont il a été privé pendant la suspension.
Si l’employeur peut, dans l’intérêt du service, écarter provisoirement un fonctionnaire sous le coup de poursuites pénales ou qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire, au terme de la suspension, si aucune sanction pénale ou disciplinaire n’est prononcée, l’agent n’a pas droit au rétablissement des éléments notamment indemnitaires que la loi ne lui a pas garantis pendant la suspension.
À retenir : ayant bénéficié de son traitement, de l’indemnité de résidence et du supplément familial de traitement, l’agent ne peut pas prétendre à l’indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires, la nouvelle bonification indiciaire, la prime de rendement et l’allocation représentative de la mise à disposition gratuite d’un véhicule de fonctions par nécessité absolue de service, dont il a été privé. Rappelons cependant que si le contractuel suspendu n’a pas droit au paiement de sa rémunération, faute de texte en ce sens, il peut prétendre à son rétablissement s’il ne fait l’objet d’aucune sanction pénale ou disciplinaire (CE Ass. n° 105401 M. X du 29 avril 1994).
CAA Bordeaux n° 15BX04176 M. D du 18 décembre 2017.
Pierre-Yves Blanchard le 13 mars 2018 - n°1574 de La Lettre de l'Employeur Territorial
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