CAA Douai n° 22DA00565 M. A. du 20 octobre 2022
Les maladies désignées par des tableaux du régime général de sécurité sociale contractées dans les conditions qu’ils fixent sont présumées imputables au service. Celles qui ne le sont pas, comme les affections psychiatriques, peuvent être reconnues imputables, si le fonctionnaire établit qu’elles sont essentiellement et directement causées par les fonctions et ont entraîné une incapacité permanente d’au moins 25 % (art. L. 822–20 à 22 du CGFP, L. 461–1 et R. 461–8 du code de la sécurité sociale).
La maladie ou son aggravation doit être regardée comme imputable si elle présente un lien direct avec les fonctions ou des conditions de travail de nature à en susciter le développement, sauf fait personnel de l'agent ou circonstances particulières l’en détachant (CE n° 428103 M. A. du 10 février 2020).
Selon le pompier, ses supérieurs ont dévalorisé ses compétences et dégradé ses conditions de travail dès 2007. Mais si les évaluations 2007 et 2014 relatent un comportement individualiste, ces critiques sont fondées, la CAP rejetant d’ailleurs sa contestation.
Le service ne l’a pas dévalorisé puisqu’il a avancé de grade et, qu’à sa demande, le président du SDIS lui a proposé un poste qu’il a refusé en mars 2016, avant d’en accepter un second, un mois plus tard.
S’il fait l’objet d’un avertissement en 2010, c’est pour avoir choisi à 2 reprises de se présenter avec une barbe non entretenue de plusieurs jours en vue d’une photographie. De même, rien ne montre qu’il ait été le seul à effectuer des travaux d’intérêt général (désherbage, tâches ménagères), répartis entre tous les agents de garde et le personnel en service, et ses demandes de formation ont été gérées comme celles de ses collègues.
Quant aux certificats de son psychiatre, ils retracent seulement ses déclarations.
Il n’a en réalité subi qu’une réflexion désagréable de son supérieur concernant le mauvais nettoyage d’un véhicule, et a dû justifier sa consommation hydrique par un certificat médical.
L’existence d’un management « rugueux » ne caractérise pas à lui seul un contexte de travail pathogène, ce qui exclut toute imputabilité de sa maladie au service.
CAA Douai n° 22DA00565 M. A. du 20 octobre 2022.
Quelques conseils pratiques :
- faire en sorte que les responsables de service saluent leurs équipes chaque matin ;
- instaurer un ou plusieurs jours d'intégration en proposant une courte formation aux nouvelles recrues ;
- veiller à la bonne entente de tous les collaborateurs ;
- gérer les conflits de façon diplomatique ;
- faire circuler les informations ;
- assurer l’égalité professionnelle et la diversité entre les employés ;
- organiser des activités de team-building pour développer le lien social.
Paul Durand
Pierre-Yves Blanchard le 10 octobre 2023 - n°1830 de La Lettre de l'Employeur Territorial
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