CAA Marseille n° 13MA03604 M. B du 10 juin 2014 (perte de confiance et éviction)
Pour autant, le licenciement peut sanctionner une perte de confiance. Dans une affaire, la présidente de la communauté licencie son directeur général le 20 octobre 2010, une mesure annulée par le tribunal. L'employeur indique que le directeur s'est octroyé des avantages indus et n’a pas collaboré avec les élus lors du traitement du dossier de délégation du service public des transports urbains. L'agent oppose que la présidente connaissait l'existence de ces avantages et qu'il y a mis fin dès l’irrégularité avérée. Pour autant, il n’en conteste pas la réalité.
Les responsabilités sont une circonstance aggravante
Eu égard à la connaissance qu'il est supposé avoir de la réglementation indemnitaire, à l’obligation de veiller à sa bonne application par l'ensemble des services et à l'impact de l’irrégularité commise par le plus proche collaborateur de la présidente, la situation est de nature à provoquer une perte de confiance. Quant à l'absence de collaboration avec les élus, des attestations des intéressés sont suffisamment circonstanciées pour en établir la réalité. Le motif retenu par l'employeur s’appuie donc sur des faits exacts.
Au plan procédural, le décret sur les non titulaires impose un entretien préalable. La décision est notifiée par lettre recommandée avec demande d'avis de réception et précise le(s) motif(s) de l'éviction et sa date d'intervention compte tenu des congés annuels restant à courir et de la durée du préavis (entre 8 jours et 2 mois selon la durée de l'engagement). Si la mesure est prise à raison de la personne concernée, elle impose le respect des droits de la défense. Dans l'affaire, l'agent a pu consulter l'intégralité de son dossier et l'entretien lui a permis d'exposer son argumentation quant à l'existence de faits reprochés et le bien-fondé d’une perte de confiance. La mesure prenant en considération la période légale du préavis et mentionnant l’indemnité compensatrice de congés payés, la date d'éviction est régulière.
À retenir : la cour valide donc le licenciement du directeur général contre l'analyse initiale qui avait notamment sanctionné la publication d'un article dans lequel la présidente évoquait son intention de mettre fin aux fonctions du directeur général. Pour la cour, au contraire, cette annonce ne révèle pas une décision de licenciement déjà prise, donc en méconnaissance de la procédure applicable aux non titulaires.
CAA Marseille n° 13MA03604 M. B du 10 juin 2014.
Pierre-Yves Blanchard le 23 juin 2015 - n°1450 de La Lettre de l'Employeur Territorial
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline